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Le Macareux de Goas Treiz

Action collective de sensibilisation à la propreté du littoral breton.

Le Macareux se dévoile

Le macareux

Les macareux passent la plupart de leur temps en mer, mais reviennent sur terre pour se reproduire. En période de nidification ils se réunissent en large colonies sur le haut des falaises. Ils y creusent des terriers (généralement sous le couvert herbeux) pour y élever leur unique petit, dans un nid de plumes.

Oiseaux piscivores, les macareux pêchent en groupe en chassant sous l'eau des motelles, des lançons ou des sprats, bien qu'ils ne dédaignent pas des mollusques (calmars et vers) ou encore des crustacés. Disposant d'une langue râpeuse, présentant des formations en épines orientées vers l'arrière, ils peuvent emporter simultanément jusqu'à 60 proies dans leur bec. Les macareux nichent aussi dans des trous qu'ils creusent dans les falaises avec leur bec.

Macareux moine

Macareux moine

Le Macareux moine (Fratercula arctica), également dit « perroquet de mer », est une espèce d'oiseau marin pélagique nord-atlantique qui vit en haute mer, sauf lors de sa reproduction qui le contraint à rejoindre la terre ferme où il niche sur les pentes enherbées, les îles ou sur des falaises (insulaires ou continentales).

Le nom scientifique de l'espèce, Fratercula arctica, signifie « petit frère de l'Arctique » en latin ; la mention petit frère (ainsi que sa dénomination moine) est peut-être à rapprocher de son plumage.

Il est utilisé comme mascotte ou emblème notamment par des régions ou encore des associations.

Le Macareux se dévoile

Morphologie

Cet oiseau marin, de la taille d'un pigeon, est facile à identifier par sa silhouette arrondie, sa marche en position verticale et ses vives couleurs (chez l'adulte et le jeune à partir de 3 ans).

Il présente une silhouette caractéristique : assez grande tête, courte queue, corps assez rond. Les pattes palmées, relativement courtes, sont rouges en été puis virent au jaune en hiver. D'une trentaine de centimètres de long, son envergure peut atteindre les 60 centimètres pour un poids de 500 grammes et un âge maximal de 22 ans. Le plumage est noir sur le dos, le cou, la nuque et les ailes, mais blanc sur le ventre, les joues et le dessus de l'œil. Celui-ci, cerclé de rouge se prolonge vers l'arrière par un fin sourcil noir.

Le macareux émet un cri plaintif en période de nidification ressemblant à un « arrr-ouh » grognant et étouffé.

Ses courtes ailes lui confèrent un vol bas sur l'eau mais puissant. Le macareux ne se sert pas de ses pattes palmées pour nager, mais de ses ailes.

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Plumage

En période nuptiale, le dos, le cou, la nuque, la raie sommitale et les ailes sont entièrement noirs, contrastant avec le plumage blanc pur du ventre, des joues, du dessus des yeux et des lores. Les pattes palmées sont dégagées et bien visibles, de couleur orange.

Hors période nuptiale, la face est plus foncée, devenant noirâtre et les côtés grisâtre clair. L'abdomen est gris aussi. Les pattes et les doigts deviennent jaune pâle. L'oiseau peut alors être confondu avec le Mergule nain.

Le plumage du reste du corps est le même toute l'année.

Tête

L'œil est cerclé de rouge et souligné par un fin sourcil noir se prolongeant vers l'arrière.

Le bec est la partie la plus remarquable : grossièrement triangulaire et volumineux, légèrement crochu, il est formé de couches cornées successives, pointe rouge, base bleu foncé entourée de jaune. Hors période nuptiale, il est sombre et plus petit car il perd les plaques ornementales.

L'apparition d'une coloration plus vive sur le bec et sur les pattes marque le début de la saison des amours.

Le plumage et les couleurs sont si différents en période nuptiale et en période internuptiale que l’on croyait autrefois qu’il s’agissait de deux espèces distinctes

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Comportement

Cet oiseau peu farouche et curieux, très grégaire en période de nidification, marche et sautille d'une manière souvent jugée comique et malhabile, en dodelinant de la tête. Il vole très mal, mais est un excellent nageur, capable de longues apnées. Bien protégé du froid par une bonne couche de graisse, il est particulièrement adapté à la pêche sous-marine, qu'il pratique habilement souvent à plus de 15 mètres sous la surface par petits groupe de deux ou trois oiseaux.

Comme les pingouins, il nage vivement, voire acrobatiquement en utilisant ses courtes ailes et en s'aidant de ses pattes palmées et de sa queue. Il avale directement ses proies en nageant, sauf quand il nourrit son poussin. Il les conserve alors et les transporte (jusqu'à une trentaine ; coincées transversalement dans son bec, d'une manière caractéristique ; entre la langue et sa mandibule supérieure) au fur et à mesure qu'il les pêche sous l'eau. Quand ils les apportent aux poussins, les adultes sont parfois poursuivis par des goélands ou des labbes qui cherchent à leur voler cette nourriture. Ils s'échappent si nécessaire en plongeant dans l'eau.

En mer, le macareux dort en se laissant flotter, le bec sous l'aile.

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Reproduction

Lors de la parade nuptiale, le bec s'orne de couches cornées vivement colorées. Les couples se forment alors. Les partenaires se touchent le bec frontalement. Le mâle excité pousse la femelle qui rejoint l'eau où l'accouplement se passe. Les couples monogames sont fidèles durant la saison de reproduction. Le macareux creuse à l'aide de son puissant bec et de ses pattes de profonds terrier (1 à 2 m de long) où il construit et protège son nid.

L'espérance de vie théorique d'un macareux moine est d'environ 25 ans mais, comme la plupart des espèces à longue durée de vie, il se reproduit peu : il ne pond qu'un seul œuf par an, posé à même la terre au fond du terrier, de fin avril à mai.

L'œuf est couvé durant 40 à 43 jours. Le poussin mange des poissons entiers apportés par les parents qui les lui présentent pendus et alignés de chaque côté du bec, ceci durant 6 semaines où les parents ne s'alimentent plus ou presque plus.

Le jeune oiseau doit ensuite jeûner une huitaine de jours, ses parents effectuant alors leur mue et ne pouvant provisoirement plus voler, car ayant perdu leurs rémiges. Affamés, les petits sortent alors du nid, toujours au crépuscule et s'élancent maladroitement du haut de la falaise en agitant leurs petites ailes. C'est un moment où ils sont particulièrement vulnérables, car non protégés par les parents, exposés à la prédation et attirés par les sources de lumière les plus proches s'il y en a.

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Longévité

Il vit environ 25 ans, le record étant de 36 ans pour un macareux écossais.

Menaces, et histoire de la protection du macareux moine

Le poussin est particulièrement vulnérable au phénomène dit de pollution lumineuse. Au premier envol du nid, il s'oriente vers les lumières les plus proches au lieu de gagner la mer où il doit apprendre à se nourrir seul. C'est pourquoi les macareux ne survivent aujourd'hui que sur des îles ou lieux isolés (où on leur a également dans le passé donné la chasse ou pillé leurs pontes).

La chasse de loisir et le braconnage ont été d'autres causes de disparition et de régression. Ainsi, en 1900, l'effectif français de macareux, concentré aux Sept-Îles, comptait encore 10 000 à 15 000 individus, mais quelques chasseurs les massacrèrent, n'en laissant que quelques centaines d'individus (contre 20 000 quelques années plus tôt)5… Les ornithologues de l’époque se sont donc rassemblés pour créer la Ligue française pour la protection des oiseaux, une branche de la Société nationale d'acclimatation de France, dont la mission était de protéger les espèces animales et végétales sauvages ainsi que les milieux naturels. Cette mobilisation a permis d’une part d’interdire la chasse au macareux mais aussi d’obtenir le classement de la Réserve des Sept-Îles en Réserve naturelle pour la conservation de la nature (réserve des Sept-Îles). À cette occasion, la Ligue française pour la protection des oiseaux a fait de cette espèce son emblème.

La population de macareux moines, après avoir considérablement diminué au XIXe siècle lorsqu'ils étaient chassés pour leur chair et leurs œufs ou pour le simple plaisir de les tirer au fusil, s'est reconstituée et constitue actuellement une petite population stable qui a néanmoins de nouveau régressé à la suite de divers problèmes :

Le macareux moine est consommé en Islande (parfois crus) et aux Îles Féroé depuis des siècles à cause des régulières pénuries de nourriture. Cependant cela n'a pas une très grande incidence sur les populations locales vus l'abondance du petit alcidé dans ces îles. Cette chasse est contestée au même titre que la chasse à la baleine.

Homme et macareux : un accord gagnant-gagnant

Oiseau emblématique

Le macareux moine est l'emblème de la province canadienne de Terre-Neuve-et-Labrador et de la ville de Perros-Guirec en Bretagne (à cause de la plus importante colonie française de macareux implantée sur les Sept-Îles, un ensemble d'îles proche de la côte).

Le macareux moine est l'oiseau-symbole de l'Islande. Il y est très présent sur les souvenirs touristiques.

Le macareux est la mascotte de la L.P.O (Ligue pour la Protection des Oiseaux), créée en 1912 par le lieutenant Hemery qui dénonçait le massacre des macareux moines par les chasseurs sur les côtes nord de la Bretagne.

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